dimanche 29 mars 2009

Benoit XVI, les journalistes et les blogueurs.

Il y a eu de nombreuses réactions aux propos de Benoit XVI et je n'ai rien à apporter à ce débat. J'espère tout de même que le pape saura prendre l'habitude d'expliciter ses propos d'une part pour vérifier que les gens de bonne foi ont bien compris ce qu'il voulait dire et d'autre part pour se protéger des interprétations malvaillantes en particulier sur les points sensibles.

Le point que je voudrais aborder est la réaction des blogueurs non seulement aux propos de l'évèque de Rome mais surtout au traitement médiatique des différentes affaires (en particulier sur les préservatifs).

Autant que je me souvienne, c'est la première fois qu'il y a autant de réactions de blogueurs sur une affaire non liées à Internet. On a déjà eu des vagues d'indignation par exemple sur la loi DAVDSI ou actuelement sur la loi Création et Internet (dite HADOPI) mais ce sont des sujets directement liés à Internet et plus généralement aux libertés dans un cadre technologique. On avait déjà vu des blogueurs prendre position lors de la campagne présidentielle en France. Cela était nouveau mais logique dans le cadre d'une campagne électorale.

Le sujet a été traité aussi bien par généralement par des blogueurs s'affirmant pour le coup comme catholiques mais généralement neutre (tel Eolas), des blogueurs manifestement catholiques (Koz) ou des non-croyants (par exemple, Apollon). Plus qu'une défense des propos du pape, le point commun de ces avis était le rejet du traitement fait par les média et la classe politique.

Cette réaction dont l'ampleur reste limitée mais à mon avis significative a à son tour eu des répercussions dans les média (voir pour Eolas ou là pour Koz). Les journalistes refusent pour l'instant le fait que les blogueurs deviennent une contre-pouvoir à celui qu'eux-même sont (ou "devraient être" ?) mais cela sera forcement de plus en plus visible. L'attitude défensive de journaux comme L'Express montre bien qu'ils n'y sont pas prêt néanmoins avec le temps on peut espèrer que les blogueurs serviront de "gardiens des gardiens" et que les journaux infléchirons leur position lorsqu'il est manifeste qu'il se sont emballés.

Ceci dit, ne tombons pas dans l'excès inverse qui consiste à croire la réaction des non-journalistes sur Internet est forcément supérieure à celle des média. Dans l'affaire en question, c'était le cas notament grâce au retour sur le contexte (le texte complet) qui n'avait pas été fait ceux qui aurait du le faire.

mercredi 11 mars 2009

Odd Conversation ?

Exemple de formule fabuleuse tel qu'on en trouve chez Neal Stephenson :
“This is a very odd conversation,” Dappa observed. “On an arbitrary numerical scale of conversational oddness, ranging from one to ten, with ten being the oddest conversation I’ve ever had, and seven being the oddest conversation I have in a typical day, this rates no better than five,” Daniel returned.
[...]
[Longue conversation délirante avec un troisième personnage]
“Before you ask,” Daniel said, “that was a ten.”
in Solomon's Gold (2004).

vendredi 6 mars 2009

Little Brother

Little Brother est le dernier roman publié par Cory Doctorow. Le thème est la défense des libertés publiques en particulier dans le cas de la "guerre contre le terrorisme". Un sujet encore fortement d'actualité plusieurs années après les attentats dit "du 11 septembre".

mercredi 4 mars 2009

The Wealth of Network

Il y a quelques mois, j'ai lu des extrais de The Wealth of Network de Yochai Benkler publié en 2006 (en picorant dans le PDF à partir de l'index) et cela m'a plu. Le texte est librement disponible sous licence Creative Commons by-nc-sa.

Contrairement à beaucoup de livres sur l'impact des réseaux qui se limitent à des banalités, celui de Benkler est très intéressant et plein d'exemple (bien sourcés et indéxés). On pourrait qualifier ses conclusions politiques de "libérale de gauche". Il considère par exemple que certaines formes d'auto-organisation (par exemple celles des Logiciels Libres) sont supérieures au marché (plus précisément à l'organisation commerciale). Un point intéressant est l'importance des "liens faibles" (weak ties) très présents dans les réseaux et qui permettent de collaborer efficacement de façon temporaire ou non.


Thierry Leterre a mis en ligne récemment une très bonne revue que je vous invite à lire (revue publiée dans Rue Descartes 2007).


Un détail qui donne une idée du livre est de choix de l'épigraphe :

"Human nature is not a machine to be built after a model, and set to do exactly the work prescribed for it, but a tree which requires to grow and develop itself on all sides, according to the tendency of the inward forces which make it a living thing.

Such are the differences among human beings in their sources of pleasure, their susceptibilities of pain, and the operation on them of different physical and moral agencies, that unless there is a corresponding diversity in their modes of life, they neither obtain their fair share of happiness, nor grow up to the mental, moral, and aesthetic stature of which their nature is capable."

John Stuart Mill, On Liberty (1859)

Le wiki du livre

mardi 3 mars 2009

Demexp et le vote en continu

En cherchant des informations sur le vote Condocet, je suis tombé sur le site de l'expérience démocratique.

Le projet politique est décrit ainsi :
L’expérience démocratique est un projet de démocratie directe à grande échelle. Son objectif est de mettre en place les outils permettant de faciliter l’expression de tou(te)s les citoyen(ne)s, de transformer cette expression en décision, et d’appliquer cette décision. Dans l’expérience démocratique, chaque participant peut soumettre un sujet de vote, proposer des réponses, et voter. Les réponses gagnantes sont rassemblées dans une base de données qui représente ainsi la position commune du groupe. Cette position commune peut alors servir à prendre des décisions. L’expérience démocratique est donc un outil de démocratie directe complet et ouvert. Il peut s’appliquer dans le cadre d’un petit groupe de personnes (association, entreprise) mais aussi à plus grande échelle (pays, planète !).

Un de leurs arguments me semble particulièrement intéressant. Le vote en continu par Internet permet d'éviter les pressions sur un votant puisque même s'il est forcé de se prononcer pour une certaine position il reste possible de revoter à l'abri de toute pression. Cela nécessite le possibilité d'accéder facilement à Internet pour tout les votants et cette condition est remplie dans les pays développés ou au moins en évolution très positive.

Cela suppose aussi qu'il n'est pas possible de vérifier sa dernière position enregistrée (car cela il serait alors possible de la "prouver" sous pression). Ceci n'est pas un problème puisqu'en cas de doute on peut revoter facilement.

Autant je suis totalement opposé au vote à distance sans isoloir pour des scrutins ponctuel, autant cela me semble acceptable pour un vote en continu.

Le vote en continu serait sans doute plus sensible aux vagues émotionnelles suite à un événement médiatisé mais cela peut sans doute être "filtré" en ne prenant en compte une décision que si elle est stable pendant un certain temps.

Malgré les difficultés relatives de mise en œuvre, le vote en continu associé au Condorcet et à l'informatique me semble être la forme de scrutin la plus intéressante connue même si son application politique est très peu probable.