mercredi 7 octobre 2009

Utiliser un vernier

Le vernier, du nom de son inventeur, est un astucieux dispositif qui permet de lire précisément une mesure sur un instrument sans être obligé de multiplier les graduations ; le plus souvent cela concerne le dixième de millimètre. Ce système est maintenant relativement peu connu -- même chez les jeunes ingénieurs -- mais reste pratique et très élégant. Notons qu'il date du début du XVIIe siècle alors que l'on a du mal a imaginer une précision de 0.1 mm à cette époque.

Les explications sur Wikipédia sont très claires, je vous encourage donc à lire l'article (cliquer sur le schéma pour l'agrandir).

lundi 5 octobre 2009

Makers de Cory Doctorow


Makers, le dernier roman de Cory Doctorow va sortir le mois prochain mais est déjà disponible sous forme de sérialisation sur le site de son éditeur Tor. Il s'agit de la version complète de Themepunks qui avait déjà été partiellement diffusé.

Après le succès critique et commercial de Little Brother, Prometheus Award 2009, -- dont j'ai parlé ici -- Cory Doctorow sort un nouveau roman. J'avais adoré son premier roman, le très bon Down and Out in the Magic Kingdom (Dans la dèche au Royaume Enchanté) et le recueil d'articles Contents: Selected Essays on Technology, Creativity, Copyright, and the Future of the Future (en audio), dont je parlerai peut-être dans un autre billet et j'étais donc impatient de découvrir son nouveau livre.

J'attends encore de le recevoir mais j'ai commencé à lire les chapitres mis en ligne par Tor. Notons que la sérialisation est faite de façon à se terminer bien après la sortie papier du roman.

Venons-en au contenu. Je n'ai lu que les dix premiers chapitres et je vais en rester là en attendant de recevoir le livre (je ne dévoile rien ici qui dépasse le premier chapitre). Dans un futur proche, après une crise économique qui a ravagé Detroit et même la Silicon Valley, le nouveau PDG de Kodacell -- fusion des mourantes Kodak et de Duracell -- va essayer de relancer son entreprise avec un modèle innovant : la structure existante apporte un soutien à des petits groupes d'entrepreneurs décentralisés fortement incités à proposer de nouvelles idées -- si possible à fort rendement. Une journalisme, Suzanne Church (référence à Alonzo ?), qui a travaillé à Detroit puis dans la Valley va suivre le plus prometteur de ces groupes et devenir la chroniqueuse de cette nouvelle façon de travailler.

Comme toujours, Doctorow a cette façon bien à lui de proposer des idées sur les évolutions possibles de nos sociétés et notamment l'impact de la technologie dans un style facile à lire et n'hésitant pas à créer des néologismes.

Le livre est joliment dédié à "the risk-takers, the doers, the makers of things."

Bonus : un article de Reason à propos de l'éditeur Tor Books.

dimanche 4 octobre 2009

T-shirts marrants

Les T-shirts humoristiques en vente sur Internet ne sont souvent pas terribles (ou peu adaptés à mon sens de l'humour ...). Voici quelques motifs parmi ceux qui m'ont fait rire sur http://www.bustedtees.com/ :












T-shirt American Apparel à n x $20 + livraison ($10+(n-1)x$5).

samedi 3 octobre 2009

Pour une constitution à la carte

On recommence le grand cirque du référendum pour la ratification du Traité de Lisbonne puisque les citoyens irlandais ont revoté suite à leur "mauvaise" réponse précédente. Les politiques européens espèrent au moins sauver les apparences quant au rejet populaire des institutions européennes actuelles.

Le "Oui" a gagné mais qu'importe. Ce qui m'intéresse ici n'est pas tant le traité -- qui sera imposé d'une façon ou d'une autre, éventuellement sous un autre nom -- que le processus référendaire, en particulier dans le cas d'une constitution.

Le référendum est un outils démocratique intéressant pour les choix institutionnels simples tels que la durée du mandat présidentiel. Bien sûr, cette solution n'est pas sans défaut. Par exemple, la tentation est grande pour l'électeur ne pas s'exprimer en fonction de son avis sur la question mais en fonction du parti dont il est le plus proche et de la stratégie politique. Il n'a d'ailleurs pas tort puisque la victoire du "oui" est généralement vue comme une approbation globale de la politique de gouvernement -- et inversement. Cela peut être modéré si d'une part les consultations populaires deviennent plus fréquentes et donc perdent en enjeux politiciens et d'autre part si la question est précise.

De plus, les arguments de l'opposition et dans une moindre mesure des partisans sont souvent hétéroclites et contradictoires mais cela n'est pas un problème si les conditions de fréquence et de précision évoque au dessus sont réunies : On prend alors acte du résultat sans trop compter les points.

Le cas du référendum pour accepter ou non une constitution voire un projet de loi conséquent est différent. Tout d'abord les enjeux sont importants et cela n'arrive que très rarement. On ne peut bien sûr pas proposer un texte qui serait soutenu en bloc par la moitié des électeurs. Un texte comme celui du Traité de Lisbonne est un vaste compromis pour satisfaire un peu tout le monde donc personne réellement.

En 2004, pour le Traité de Rome, je me suis retrouvé à voter "non" alors que la grande majorité des opposants utilisaient des arguments totalement contraires aux miens et donc voulaient un nouveau texte pire de mon point de vue. Pourtant certains éléments ne convenaient tout à fait - je ne détaille pas, ce n'est pas le but - mais ce qui me rebutait suffisait à me faire refuser le tout, faute de meilleur solution.

Lorsque je parle de "constitution à la carte" dans le titre, je ne pense pas à une version différente pour chacun malgré la sympathie que j'ai pour la panarchie. J'entends par là un vote de la constitution fragmenté par article.

Selon un procédé restant à définir, chacun voterai indépendamment pour une des solutions proposées pour chaque article -- ou une liste ordonnée, ce qui serait mieux mais encore plus complexe. Ainsi l'électeur honnête pourrait faire un choix technique sur de bons critères -- du moins bien meilleurs qu'aujourd'hui.

Bien sûr, il faut définir un critère pour savoir quelles variantes seraient proposées au vote mais cela ne me semble pas difficile. Même si le découpage entre articles est bien fait, il est probable que des propositions d'articles différents soient incompatibles entre elles. Un règle peut être que dans ce cas, la priorité est données à la variante qui a recueilli le plus de voix, on adopte alors pour l'autre article la variante compatible la mieux placée.

Ce mode de scrutin une fois au point donnerais un outils politique pour faire évoluer démocratiquement les institutions politiques alors que le mode de référendum actuel n'est qu'un vaste n'importe quoi.

D'ailleurs, notons que cela ressemble à l'évolution des statuts d'une association lorsque des votes ont lieu en AG pour en modifier certains points et cela marche bien.