mercredi 22 novembre 2000

Logo de la CGT

En cette période de campagne prud'hommale en France, voici une petite réflexion — sans doute peu originale — sur le logo de la CGT, la Confédération générale du travail.
Pour rappel, le logo en question est le suivant :


Ce qui m'intéresse ici n'est pas la forme mais le fond et plus précisément la présence de l'article défini "la".
Le nom du syndicat, comme d'ailleurs celui des autres syndicats dit "représentatifs" en France est un acronyme. On peut s'étonner de l'utilisation de lettre minuscules plutôt que de capitales mais ce n'est pas le sujet. Il est d'usage pour les acronymes de les précéder d'un article défini lorsque l'on les utilise dans une phrase. Ceci est plus étrange dans un logo. On peut vérifier simplement qu'aucune autre organisation syndicale ne le fait et — à ma connaissance — aucune entreprise.

Ceci pourrait n'être qu'une coïncidence mais je rapproche ce fait d'une remarque que je me suis faite par ailleurs. Il est fréquent qu'une entreprise qui veut rajeunir son identité essaye de supprimer l'article. On peut citer comme exemple la Société d'application général électrique et mécaniques, plus connue sous le nom de Sagem, la Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation, Snecma, le Groupement industriel des armements terrestres, le Giat devenu Giat Industries puis Nexter ("Next"+"Terre"), l'Alsthom devenu Alstom (à l'origine Als.Thom, contraction de "Alsace" et de "Thomson") et d'autres. La SNCF a une situation intermédiaire, le slogan "SNCF, nous allons vous faire préférer le train" se passe de l'article mais le reste de la communication le garde.

Le point commun de ces entreprises est une forte tradition industrielle et ouvrière, un bon ancrage du syndicalisme et surtout une dépendance — parfois en cours de guérison — à l'argent public. J'ai remarqué en parlant avec des personnes ayant travaillé dans ces sociétés ou y travaillant encore que les anciens utilisaient l'article, certes en partie par habitude, mais surtout pour montrer qu'ils étaient là "avant" et qu'il préféraient la situation de l'époque à laquelle la rentabilité n'était pas un objectif et le rêve technique possible. Les plus râleurs — ils sont fréquents chez les "anciens" de l'industrie — étant souvent ceux qui insiste le plus sur l'ancien nom de l'entreprise.

Il y aurait donc un lien entre le "la" du logo de la CGT et la nolstalgie d'une certaine industrie d'Etat capable de faire le TGV et de rivaliser techniquement avec le monde entier (bref les USA) qu'importe le coût. Mais est-ce nécessaire pour remarquer l'archaïsme de ce syndicat, pire encore que les autres syndicats dit "représentatifs" de France ?

dimanche 19 novembre 2000

Centres téléphoniques automatiques

Voici des scans de documents datant d'un demi-siècle retrouvés chez mon grand-père. Il sont un témoignage de la transition entre les communications établies par une opératrice et les systèmes automatiques.

Le document principal est une petite page recto-verso pliée en 2 :





On note sur la troisième page que les communications moyenne et longue distance sont moins chère si l'on utilise le système automatique.

La notice rouge à laquelle il est fait référence page 1 est la suivante :



Contrairement à ce que j'ai cru initialement, ces papiers n'ont pas tous été distribués en même temps puisque celui-ci est daté de Mars 1959 alors que les premiers annonçaient les nouveautés à venir en 1958.

Nous sommes habitués à la tarification à la seconde, à l'époque le prix est appliqué par période indivisible de 3 minutes ! Un signal sonore prévient quelques secondes avant la fin d'une unité.

Sans indication de date :



Sur une fiche recto-verso plus épaisse :