En cette période de campagne prud'hommale en France, voici une petite réflexion — sans doute peu originale — sur le logo de la CGT, la Confédération générale du travail.
Pour rappel, le logo en question est le suivant :
Ce qui m'intéresse ici n'est pas la forme mais le fond et plus précisément la présence de l'article défini "la".
Le nom du syndicat, comme d'ailleurs celui des autres syndicats dit "représentatifs" en France est un acronyme. On peut s'étonner de l'utilisation de lettre minuscules plutôt que de capitales mais ce n'est pas le sujet. Il est d'usage pour les acronymes de les précéder d'un article défini lorsque l'on les utilise dans une phrase. Ceci est plus étrange dans un logo. On peut vérifier simplement qu'aucune autre organisation syndicale ne le fait et — à ma connaissance — aucune entreprise.
Ceci pourrait n'être qu'une coïncidence mais je rapproche ce fait d'une remarque que je me suis faite par ailleurs. Il est fréquent qu'une entreprise qui veut rajeunir son identité essaye de supprimer l'article. On peut citer comme exemple la Société d'application général électrique et mécaniques, plus connue sous le nom de Sagem, la Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation, Snecma, le Groupement industriel des armements terrestres, le Giat devenu Giat Industries puis Nexter ("Next"+"Terre"), l'Alsthom devenu Alstom (à l'origine Als.Thom, contraction de "Alsace" et de "Thomson") et d'autres. La SNCF a une situation intermédiaire, le slogan "SNCF, nous allons vous faire préférer le train" se passe de l'article mais le reste de la communication le garde.
Le point commun de ces entreprises est une forte tradition industrielle et ouvrière, un bon ancrage du syndicalisme et surtout une dépendance — parfois en cours de guérison — à l'argent public. J'ai remarqué en parlant avec des personnes ayant travaillé dans ces sociétés ou y travaillant encore que les anciens utilisaient l'article, certes en partie par habitude, mais surtout pour montrer qu'ils étaient là "avant" et qu'il préféraient la situation de l'époque à laquelle la rentabilité n'était pas un objectif et le rêve technique possible. Les plus râleurs — ils sont fréquents chez les "anciens" de l'industrie — étant souvent ceux qui insiste le plus sur l'ancien nom de l'entreprise.
Il y aurait donc un lien entre le "la" du logo de la CGT et la nolstalgie d'une certaine industrie d'Etat capable de faire le TGV et de rivaliser techniquement avec le monde entier (bref les USA) qu'importe le coût. Mais est-ce nécessaire pour remarquer l'archaïsme de ce syndicat, pire encore que les autres syndicats dit "représentatifs" de France ?
Pour rappel, le logo en question est le suivant :
Ce qui m'intéresse ici n'est pas la forme mais le fond et plus précisément la présence de l'article défini "la".
Le nom du syndicat, comme d'ailleurs celui des autres syndicats dit "représentatifs" en France est un acronyme. On peut s'étonner de l'utilisation de lettre minuscules plutôt que de capitales mais ce n'est pas le sujet. Il est d'usage pour les acronymes de les précéder d'un article défini lorsque l'on les utilise dans une phrase. Ceci est plus étrange dans un logo. On peut vérifier simplement qu'aucune autre organisation syndicale ne le fait et — à ma connaissance — aucune entreprise.
Ceci pourrait n'être qu'une coïncidence mais je rapproche ce fait d'une remarque que je me suis faite par ailleurs. Il est fréquent qu'une entreprise qui veut rajeunir son identité essaye de supprimer l'article. On peut citer comme exemple la Société d'application général électrique et mécaniques, plus connue sous le nom de Sagem, la Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation, Snecma, le Groupement industriel des armements terrestres, le Giat devenu Giat Industries puis Nexter ("Next"+"Terre"), l'Alsthom devenu Alstom (à l'origine Als.Thom, contraction de "Alsace" et de "Thomson") et d'autres. La SNCF a une situation intermédiaire, le slogan "SNCF, nous allons vous faire préférer le train" se passe de l'article mais le reste de la communication le garde.
Le point commun de ces entreprises est une forte tradition industrielle et ouvrière, un bon ancrage du syndicalisme et surtout une dépendance — parfois en cours de guérison — à l'argent public. J'ai remarqué en parlant avec des personnes ayant travaillé dans ces sociétés ou y travaillant encore que les anciens utilisaient l'article, certes en partie par habitude, mais surtout pour montrer qu'ils étaient là "avant" et qu'il préféraient la situation de l'époque à laquelle la rentabilité n'était pas un objectif et le rêve technique possible. Les plus râleurs — ils sont fréquents chez les "anciens" de l'industrie — étant souvent ceux qui insiste le plus sur l'ancien nom de l'entreprise.
Il y aurait donc un lien entre le "la" du logo de la CGT et la nolstalgie d'une certaine industrie d'Etat capable de faire le TGV et de rivaliser techniquement avec le monde entier (bref les USA) qu'importe le coût. Mais est-ce nécessaire pour remarquer l'archaïsme de ce syndicat, pire encore que les autres syndicats dit "représentatifs" de France ?
6 commentaires:
Je vois un autre exemple d'utilisation de l'adjectif avec "La Poste" ; cela irait dans ton sens. Pour la cgt, l'ajout de l'adjectif combiné à l'usage des minuscules cherche surtout, à mon avis, à rapprocher, à rendre plus accessible. Ce n'est pas la CONFEDERATION GENERALE DES TRAVAILLEURS, la grosse machine du temps des plans quinquennaux, mais "la" cégété-e-s, la fédé généreuse qui est là près des êtres humains et leur tape sur l'épaule quand ils en ont besoin. Comme la Marie du village. Fini le temps de l'Internationale et du rêve de la mondialisation rouge : Lénine est mort, l'époque est à Polanyi et au retour du tribalisme. Replis nationalistes, culte de la proximité et du terroir (teinté d'écologisme), l'ennemi devient aussi l'affreux plombier polonais et le vilain chinois ... des (ex-)communistes eux aussi ! Bref, le collectivisme montre une fois de plus qu'il créé des communautés pour mieux les rendre adversaires ...
En effet, je n'avais pas pensé à La Poste. Contrairement à la GCT, l'article est typographiquement identique au nom. Ils poussent jusqu'à avoir comme nom de domaine laposte.fr.
Pas bête. Mais argent public, pas publique :) Même le Monde fait la gaffe http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2008/11/26/le-canard-enchaine-vole-dans-les-plumes-de-ses-detracteurs_1123507_3236.html
Merci, l'erreur est corrigée. Si elle est faite même au Monde, je m'autopardonne. :D
En effet la disparition de l'article doit correspondre à une modernisation voire une adaptation aux standards anglo-saxons, sans articles, pour s'internationaliser. Bien sur la CGT n'a aucune raison de suivre cette tendance, elle a même intérêt à en prendre le contre-pied.
Autre explication (complémentaire ?), l'article féminin, écrit légèrement, vient apaiser le gros carré rouge du logo sans renoncer à celui-ci :)
J'avais remarqué le phénomène avec BNP (un de mes anciens employeur). Les vieux disait la BNP alors que les jeunes et le management ne disaient plus que BNP Paribas.
Mais je n'avais pas fait le rapprochement, merci ;-)
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