"Pour en finir avec le Moyen-Age" de Régine Pernoud est un petit livre très intéressant sur le Moyen-Age ou plus précisement, les nombreuses erreurs commises au sujet de cette longue période. L'aspect pamphlétaire du livre facilite la lecture mais semble parfois prendre le dessus sur la rigueur historique nécessaire.
Chaque chapitre aborde un sujet parmi lesquels l'art, la religion et la place de la femme. L'art du Moyen Age a souvent été estimé à l'aune des critères de la Renaissance, période à laquelle l'imitation de l'Antiquité est le seul objectif. En effet, les artistes et artisans du MA semblent bien malhabile si l'on suppose qu'ils ont cherché à copier l'Antiquité. Une citation savoureuse de Colbert : "copiez exactement les chefs-d'oeuvres antiques sans rien y ajouter" (aux jeunes envoyés étudier à Rome).
Sur la religion, de nombreuses mises au point sur la relation entre les pouvoirs temporels et spirituels, l'Inquisition, les croisades (terme d'ailleurs inexistant à l'époque).
Sur la place des femmes, j'ai appris l'existence de relativement nombreuses femmes "intellectuelles" telles que l'abesse Hrotsvitha, l'abesse Herrade de Landsberg (rédactrice de l'encyclopédie la plus connue au XIIe siècle) et d'autres alors que l'on affirme souvent que les femmes sont vue comme "sans âme" par l'Eglise de l'époque. Parlons aussi de Pétronille de Chemillé, nommée à 22 ans première abbesse d'un double couvent (moine et moniales) par Robert d'Abrissel !
En ces temps où le "révisionnisme" est condamné par la loi, c'est bien intéressant de voir l'écart entre l'Histoire connue du grand public (moi compris) et celle venant des textes originaux.
Les deux derniers chapitres sont consacrés à l'Histoire (en tant que discipline) et à son enseignement. En 1979, Mme Pernoud, née en 1909, a déjà une carrière d'historienne bien remplie (mais écrira encore une trentaine d'ouvrage avant sa mort en 1998). Elle met en garde contre l'adaptation romancée de l'Histoire, trop souvent approximative. On y apprend que même de grands historiens comme Michelet ont propagés de graves erreurs (dans son cas, faute d'avoir accès aux Archives nationales à la fin de sa vie). Pire, elle raconte le cas d'historiens pensant que leur discipline permet de "promouvoir ses idées" ou encore qu'il fait laisser au public sa "liberté de pensée" face aux faits.
En conclusion, un court livre pour corriger pas mal d'idées reçues sur cette période entamer une réflexion sur la place de la vérité en Histoire.
Chaque chapitre aborde un sujet parmi lesquels l'art, la religion et la place de la femme. L'art du Moyen Age a souvent été estimé à l'aune des critères de la Renaissance, période à laquelle l'imitation de l'Antiquité est le seul objectif. En effet, les artistes et artisans du MA semblent bien malhabile si l'on suppose qu'ils ont cherché à copier l'Antiquité. Une citation savoureuse de Colbert : "copiez exactement les chefs-d'oeuvres antiques sans rien y ajouter" (aux jeunes envoyés étudier à Rome).
Sur la religion, de nombreuses mises au point sur la relation entre les pouvoirs temporels et spirituels, l'Inquisition, les croisades (terme d'ailleurs inexistant à l'époque).
Sur la place des femmes, j'ai appris l'existence de relativement nombreuses femmes "intellectuelles" telles que l'abesse Hrotsvitha, l'abesse Herrade de Landsberg (rédactrice de l'encyclopédie la plus connue au XIIe siècle) et d'autres alors que l'on affirme souvent que les femmes sont vue comme "sans âme" par l'Eglise de l'époque. Parlons aussi de Pétronille de Chemillé, nommée à 22 ans première abbesse d'un double couvent (moine et moniales) par Robert d'Abrissel !
En ces temps où le "révisionnisme" est condamné par la loi, c'est bien intéressant de voir l'écart entre l'Histoire connue du grand public (moi compris) et celle venant des textes originaux.
Les deux derniers chapitres sont consacrés à l'Histoire (en tant que discipline) et à son enseignement. En 1979, Mme Pernoud, née en 1909, a déjà une carrière d'historienne bien remplie (mais écrira encore une trentaine d'ouvrage avant sa mort en 1998). Elle met en garde contre l'adaptation romancée de l'Histoire, trop souvent approximative. On y apprend que même de grands historiens comme Michelet ont propagés de graves erreurs (dans son cas, faute d'avoir accès aux Archives nationales à la fin de sa vie). Pire, elle raconte le cas d'historiens pensant que leur discipline permet de "promouvoir ses idées" ou encore qu'il fait laisser au public sa "liberté de pensée" face aux faits.
En conclusion, un court livre pour corriger pas mal d'idées reçues sur cette période entamer une réflexion sur la place de la vérité en Histoire.