L'attribution du Prix Nobel de la Paix à Mohammad Yunus a mis en avant l'idée géniale (et très libérale) qu'il a mis en oeuvre : le micro-crédit. M. Yunus a d'ailleurs rencontré les dirigeants d'Alternative Libérale, le jeune parti libéral français lors de son passage à Paris. Le micro-crédit consiste à prêter une petite somme à un individu pauvre, souvent une femme, afin de lui permettre d'investir en achetant par exemple une chèvre ou du matériel de couture. Cette forme d'aide a ceci de particulier que, grâce au très bon taux remboursement (et aux intérêt parfois très élevés, certes), les associations ou les sociétés qui le mettent en place sont rentables.
Si j'ai parlé du micro-crédit, c'est pour introduire un autre exemple d'action caritative compatible avec la rentabilité. Cette dernière garantit l'indépendance et la pérennité. La société en question, Scojo Vision commercialise des lunettes haut de gamme dans les pays riches en vend aussi à travers sa fondation en Inde, au Bengladesh, au Mexique et au Guatemala. Le co-fondateur, Jordan Kassalow a remarqué lors de campagnes humanitaires comme expert sanitaire que la plus grande partie (1 pour 50) des problèmes oculaires dans ces pays peut être réglée par un paire de lunettes-loupes. C'est une solution économique pour régler la presbytie. Dans nos pays, la presbytie est surtout gênante pour lire et on peut trouver limité l'intérêt pour des illettrés ou quasi-illettrés d'avoir une vision très nette. L'explication est que cette vision nette est indispensable pour de très nombreux métiers : artisanat, couture et même agriculture (reconnaissance de parasite et choix du bon remède).
Scojo est basé sur le concept de micro-franchises dans lequel Scojo fabrique des lunettes pour 1$, les vends pour 2$ à ses franchisés qui eux-mêmes les revendent 3$. Ces 3$ sont une somme relativement importante dans des régions où beaucoup gagnent 1 à 2$ par jour mais c'est aussi la possibilité de retrouver ses faculté pour le travail. Depuis 2001, Scojo a vendu 50000 paires de lunettes par ce biais et veut en vendre 1 millions d'ici 2010 et 10 millions à l'horizon 2016.
De plus, ils coopèrent avec des associations locales.
Ce billet est basé sur l'article Pyramid power de The Economist (du 13-01-07). Pour les abonnés, c'est ici, pour les autres, c'est aussi à cet endroit.
Scojo pour les riches
Scojo pour les pauvres
En faisant une recherche sur le web concernant Scojo Vision, j'ai trouvé ce site à propos d'un trophée des sociétés qui conjugent caritatif et rentabilité.
A lire : The Culture of Social Entrepreneurship.
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