jeudi 31 décembre 2009

Retour sur 2009

Petit retour sur les billets de ce blog en 2009. Avec 54 billets sur l'année, l'objectif de rythme que je m'était fixé d'environ un billet par semaine est atteint même si la qualité est variable.

Avec le recul, les billets les plus intéressants
Des revues de livres
Des réflexions ou remarques personnelles
Une série de scans de vieux Science et Vie qui m'amène beaucoup de lecteurs par la recherche "préparation cocaïne" !

Quelques listes de liens.

Pour mémoire deux micro-extraits de roman que j'ai pris plaisir à relire en faisant ce billet
Étrangement, le billet le plus lu et de loin est ma revue de "Pour en finir avec le Moyen-Âge" de Régine Pernoud que j'ai rédigé en 2007. Il est suivi de mon billet de 2008 sur le logo de la CGT trouvé par des gens cherchent l'image en question !

Pour 2010, déjà quelques billets bien avancés mais aucun finalisé.
Bonne année !

vendredi 25 décembre 2009

"Nous avons refusé de mettre en place un programme de relance"

Dans les Echos d'hier, un entretien intéressant avec Jan Vincent-Rostowski, le ministre polonais des Finances depuis fin 2007.
 Nous allons être le seul pays en Europe à enregistrer en 2009 une croissance économique. Cela montre que nous avons eu raison de ne pas changer d'un iota notre stratégie. Malgré les énormes pressions que nous avons subies de l'opposition, de notre président et de nombreux économistes, nous avons toujours cru aux bienfaits de la libre économie et nous avons refusé de mettre en place un programme de relance. Aucun autre pays n'aurait d'ailleurs dû adopter de telles mesures. Nous avons même fait tout le contraire en introduisant, au début de l'année, un plan d'économies représentant 1 % du PIB. Nous allons malgré cela finir l'année avec un déficit budgétaire de 6,5 %. L'an prochain, nous tablons sur un chiffre proche de 7 %. Imaginez le taux que nous aurions atteint avec un plan de relance...
Le véritable problème dans une économie en pleine croissance est la tendance des gouvernants à inventer de nouvelles dépenses. Pour limiter certains excès, nous souhaiterions que chaque nouvelle loi contienne une clause qui détaille, année par année, les dépenses qu'elle va engendrer sur dix ans. 
Source

Même s'il est plus facile d'annoncer ces taux de croissance dans un pays encore partiellement en développement, j'espère que cela donnera des idées à d'autres pays. C'est surprenant aussi de voir un ministre des finances parler si franchement (et être encore en poste au bout de 2 ans).

mercredi 16 décembre 2009

Extension de garantie

the Washington Post reports that purchases of extended warranties are up 10 percent over last year, according to the Service Contract Industry Council, a trade group. Consumers 'tend to be more risk-averse and are less willing to absorb the cost of an unexpected product repair or replacement,' says Timothy Meenan, the council's executive director.
Il semble que 10% supplémentaires des achats sont fait avec une extension de garantie. Statistique peut-être intéressante en effet pour étudier le moral des ménages. Il faudrait néanmoins vérifier qu'il n'y a pas une corrélation significative entre ceux qui achètent en période de crise (revenus plus hauts ou moins menacés) et ceux qui prennent généralement l'extension de garantie (car moins regardant à la dépense).


Source (/.) 

mardi 15 décembre 2009

Obsolescence programmée


J'entend souvent affirmer que les industriels feraient exprès de concevoir leur matériel pour qu'il tombe en panne peu après la fin de la garantie et il est vrai que cela arrive parfois.
Une autre explication me semble bien plus simple qu'une volonté explicite de forcer le client à racheter du matériel. Dans un premier temps, le matériel est conçu pour durer au moins ce qui est promis. Ensuite, on cherche à faire des économie tout en respectant la limite temporelle de fiabilité.
La conjugaison de ces deux étapes avec notamment une limitation du prix qui plait bien au client (ce râleur perpétuel) suffit à expliquer l'apparente "obsolescence programmée".

lundi 7 décembre 2009

Quelques liens 4


Note : J'ai ajouté un libellé Liens pour les billets de liens.

Restaurant éthiopien : le Godjo


Aujourd'hui, chronique gastronomique. Samedi, j'ai mangé avec des amis au Godjo, un centre culturel-restaurant éthiopien situé dans le Ve à Paris un peu au dessus de Maubert-Mutualité. Nous nous sommes installés au sous-sol dans un cave en pierre comme on en trouve dans le quartier, à 9 autour de deux petites tables rondes à rebords (comme des paniers sur pied) sur des tabourets ou des canapés. Plusieurs ont choisis des Ye Feseg, un assortiment de quatre plats à 16€. La serveuse a apporté 2 grands plateaux qui occupaient (remplissaient en fait) complètement les tables. Cela se composait principalement de viande type ragoût ou cuisses avec un peu de salade et de tomates. La première originalité est que tous les plats sont juxtaposés ce qui donne lieu à une explication de la serveuse quant aux limites de ce qui est pour chacun (pas évident de saisir ces limites lorsqu'on ne connais pas les plats). L'autre surprise (enfin, demi-surprise) est que l'on mange sans couvert mais à l'aide de galettes froides qui ont un goût proche du sarrasin mais semblent un peu fermentées. Une galette du même type tapisse le fond du plateau, (peut-être pour absorber la sauce).
A noter que j'ai accompagné cela d'une bière éthiopienne décorée d'un Saint Georges sauroctone, pas exceptionelle mais originale.
Tout ceci est très copieux et il me semble que tout le monde a trouvé ça bon. J'aurais aimé un peu plus de légumes mais cela dépend peut-être des plats (il y a aussi des plats végétariens). Merci à Chitah qui nous avait conseillé l'adresse.
Leur site au style très artisanal : http://www.godjo.com/.

samedi 21 novembre 2009

Liens sur la libre parole

Cinq liens sur trois sujets différents qui ont en commun de montrer les problèmes de la liberté de parole de nos jours.

* Raoult contre la parole des artistes :
L'affaire liée aux propos de Marie NDiaye s'est estompée mais pour mémoire voici deux très bon textes sur le sujet.
- Un coup de gueule joliment écrit par Claro, auteur/traducteur/éditeur/bloggeur : On en hait là.
- Le prix Busiris pour Eric Raoult par Eolas.

* Le procès intenté et gagné en appel par Denis Balbir contre les Cahiers du Football à cause d'une chronique satirique à son encontre.

* Le réchauffement climatique.
La science est normalement le lieu par excellence de la liberté de parole. Mieux : cette liberté est une condition nécessaire de la bonne science.
- Xavier Driancourt l'explique très bien avec des exemples tirés de sa propre exprérience : Témoignage sur l'évolution contemporaine du monde scientifique.
- Vincent Benard fait une première analyse des fichiers volés au Hadley Center. Si tout ceci est vrai, les faits sont accablants. On y voit comment tenter de restreindre la crédibilité des journaux n'allant pas dans le sens dominants ce qui est bien lié au thème de ce billet.

lundi 16 novembre 2009

Palantir Technologies

Dans un billet d'il y a deux jours, je me moquais gentiment des systèmes de recommandations (mais je reconnais les performances des ces systèmes dans le cas général). Entre temps, je suis tombé par hasard sur un article de Shobian Gorman titré How Team of Geeks Cracked Spy Trade dans le Wall Street Journal daté du 4 septembre. Il présente Palantir Technologies, un éditeur de logiciel visant à faciliter la recherche de terroristes par une meilleur utilisation des données connues par les analystes.
The software's main advance is a user-friendly search tool that can scan multiple data sources at once, something previous search tools couldn't do. That means an analyst who is following a tip about a planned terror attack, for example, can more quickly and easily unearth connections among suspects, money transfers, phone calls and previous attacks around the globe.
J'aime l'approche adoptée :
[Palantir] rejected advice to hire retired generals to curry favor with the agencies and hired young government analysts frustrated by working with slow-footed technology. The company's founders knew little about intelligence gathering when they started out. Instead, they went on a fact-finding mission, working with analysts to build the product from scratch.
 La société a été financée par Peter Thiel un des cofondateurs de PayPal. C'est lui qui a eu l'idée de base d'appliquer à la recherche des terroristes des méthodes utilisées par PayPal pour identifier les fraudes sur le site.
PayPal's software could make connections between fraudulent payments that on the surface seemed unrelated. By following such leads, PayPal was able to identify suspect customers and uncover cybercrime networks. The company saw a tenfold decrease in fraud losses after it launched the software, while many competitors struggled to beat back cheaters.
Au passage, on note là un exemple de recherches théoriques menées par une société privée et appliquées ensuite à des champs bien plus vastes que cette entreprise.
Spy agencies like the CIA and military intelligence organizations have hundreds of databases each, most of which aren't linked up. A single database might contain reports from field agents or lists of known terrorists or companies thought to be financing terrorism. To conduct an investigation, analysts have to query individual databases separately, then try to make sense of the data -- frequently with pen and paper.
With many of the existing search tools, analysts also can't access some files on terrorist suspects or other threats because a bit of data in the file is classified at a level higher than they are allowed to see. That is a problem, because making connections among new clues and existing data is a key to foiling terrorist plots. Among the missed opportunities cited by post-9/11 investigations were the failure to see that five of the 19 hijackers used the same phone number as ringleader Mohammad Atta to book their airline tickets, two used the same frequent-flier number, and five used two common addresses to make their reservations.
Le problème actuel des analystes est clairement expliqué ici et on voit bien l'apport des nouvelles méthodes proposées par Palantir.

En même temps, je ne peux m'empêcher d'être inquiet face à ces progrès du datamining qui sont aussi potentiellement des menaces pour les libertés civiles. Le même outils aidera les dictatures telles que la Chine et la Syrie à repérer les dissidents.

Espérons que ces techniques feront plus de Bien que de Mal.

samedi 14 novembre 2009

Un système victime de son succès

Les systèmes de recommandation présents sur certains sites ou blogs sont en général très efficaces. J'ai trouvé un exemple dans lequel l'algorithme tombe complètement à coté.
J'ai lu l'article Le poisson, victime de son succès qui est d'ailleurs relativement bien fait et à la fin, on me dit que
"Ces articles peuvent vous intéresser :"
  • La prime à la casse victime de son succès 
  • Hortefeux "victime de son succès"
  • Victime de son succès, le bio a des états d'âme  
  • Puteaux : le Buseolien victime de son succès ? 
  • La bibliothèque européenne "anti Google" victime de son succès

Le seul point commun de ces articles est l'expression "victime de son succès" alors l'on pouvait plutôt s'attendre à d'autres billets sur le poisson (vivant ou mort). On peut penser que cela vient de la rareté du sujet mais l'article sur le bio revoit aux mêmes articles ou à certains contenant "victime de ..."

Le comportement des algos traitant des gros volumes de données "naturelles" n'est pas toujours celui attendu par les concepteurs.

mercredi 11 novembre 2009

2025

En 2025 :

- Dis, tu te souviens du Président avant Sarkozy ?
- Mitterrand ?
- Non, je pense qu'il y en a eu un entre les deux.
- On s'en souviendrait tout de même. Qu'est ce qu'il a fait de particulier ?
- Aucune idée. Justement, il me semble qu'il a eu la possibilité de moderniser la France et qu'il n'a pas agit.
- Oui, oui, maintenant que tu le dis, il y a peut-être bien eu quelqu'un. D'ailleurs il n'a jamais été condamné mais tout le monde le considérait comme un escroc sans la moindre morale bien que d'apparence sympathique si je ne me trompe pas.
- Je cherchais son son nom.
- Là, je peux pas t'aider. Pourquoi ?
- Rien d'important, j'essayais de me souvenir de comment la France était arrivée dans cet état, qui étaient les responsables ...

vendredi 6 novembre 2009

Un peu de lecture

Quelques bon articles lus ces derniers jours :
Rien de très nouveau mais il explique bien la place centrale du présent en SF, un point souvent mal compris par ceux qui ne connaissent pas la science-fiction. Au passage : Makers est sorti ; plus de détails losque je l'aurai reçu et fini.


A propos du concours organisé par le DARPA afin d'observer comme les participants vont utiliser internet pour localiser les dix gros ballons rouges gonflés sur le territoire américain le 5 décembre prochain.
  • Voxthunae, Anniversaire d’Astérix (via Apollon) :
Un nouveau blog très prometteur avec notamment ces deux billets sur les idées économiques utilisées par Goscinny. Il analyse principalement les albums Le domaine des dieux et Obélix et Compagnie.

mercredi 4 novembre 2009

Prix Wikibéral 2009 : Philippe Nemo

L'association liberaux.org qui gère le forum du même nom mais aussi Wikibéral l'encyclopédie francophone de référence sur le libéralisme et les sites Catallaxia, Librairal et Contrepoints est le principal acteur du rassemblement des libéraux francophones sur internet et travaille à la diffusion des idées libérales.
Cette diffusion se fait par les sites mentionnés ci-dessus mais aussi depuis l'année dernière par les prix liberaux.org decernés à une personnalité et le prix Wikibéral qui met en avant un livre publié au cours de l'année écoulée. (Note : il s'agit du prix Wikibéral et non de prix Wikilibéral comme on le lit parfois)

Le prix Wikibéral 2009 a été decerné à Philippe Nemo pour Les deux Républiques française.

Philippe Nemo est bien connu des amateurs d'histoire des idées pour sa prodigieuse  Histoire des idées politiques en deux volumes et la coordination de l'Histoire du libéralisme en Europe. Il a beaucoup étudié le thème de l'éducation ainsi que les grands penseurs que sont Hayek, Levinas et le trop méconnu Polanyi. Notons aussi ses travaux philosophiques sur le livre de Job et la musique.

La thèse de son livre est que les deux visions de la République qui se sont développées pendant la Révolution française se poursuivent jusqu'à aujourd'hui. Il nomme ces deux tendances "1789" et "1793" en référence aux deux grandes époques de la Révolution (la libérale et la jacobine).

Notons que la séparation que la thèse de 1793 comme trahison de 1789 est majoritaire chez les libéraux mais ne fait pas l'unanimité. Certains considèrent que la Terreur était la seule suite possible et que la Révolution en portait les germes dès le départ.

Cet ouvrage qui montre l'impact durable des deux idées de la République me semble avoir sa place dans le débat sur l'identité nationale lancé par Eric Besson puisque le consensus est que l'idéal républicain est au cœur de cette identité mais que l'on ne considère généralement pas le contenu de cet idéal (de bonne foi ou non).


Comme pour les précédents prix, un recueil de textes écrit par les meilleurs plumes de l'association a été publié. Il est disponible gratuitement sous forme électronique ou en version papier.

Au sommaire :
  • Une présentation de l'association et de ses sites,
  • Des commentaires et critiques sur les ouvrages en compétition pour le prix :
    • Agnes Verdier-Molinie, La mondialisation va-t-elle nous tuer ?, J-C Lattes,
    • Ayn Rand, La vertu d’egoïsme, préface d’Alain Laurent, bibliotheque classique de la liberte, Les belles Lettres,
    • Gilles Campagnolo, Carl Menger, entre Aristote et Hayek : aux sources de l’economie moderne, CNRS editions,
    • Laurent Theis, François Guizot, Fayard
    • Sylvie Brunel, A qui profite le developpement durable ?, Larousse, A dire vrai,
    • Alain Laurent, La societe ouverte et ses nouveaux ennemis, Les Belles Lettres,
    • Daniel j. Mahoney, Alexandre Soljenitsyne, en finir avec l’ideologie, Fayard, coll. commentaire,
    • Serge Audier, Aux origines du néo-libéralisme : le colloque Lippmann, Le bord de l’eau,
    • Guy Sorman, L’economie ne ment pas, Fayard,
  • Autour de Nemo :
    • Entretien avec l’auteur
    • Biographie de l’auteur
    • La notion d’Occident
    • Michael Polanyi
    • La logique de la liberte, de Michael Polanyi
    • Les frontieres ultimes de l'Europe
  • Une synthèse commentée de l'ouvrage :
    • Introduction
    • Premier mythe : « 1793 » aurait été démocrate
    • Deuxieme mythe : « 1793 » aurait fonde la République
    • Troisieme mythe : « 1793 » aurait ete laïque
    • Quatrieme mythe : « 1793 » aurait ete dreyfusard
    • Cinquieme mythe : les adversaires de « 1793 » auraient ete Nazis
    • Sixieme mythe : il n’y aurait de republicains qu’a gauche
    • Conclusion : l’eglise de la gauche
  • Les mélanges à proprement parler :
    • Nemo replace l’acceptation de la démocratie libérale d’intelligibilité l’histoire de comme critère contemporaine,
    • La vision libérale des deux France,
    • Libéralisme n’est pas conservatisme,
    • République,
    • Restauration, monarchie de juillet et 1789,
    • La logique libérale de la Révolution française,
    • Le libéralisme français après la Révolution, compare au libéralisme anglais,
    • Penser la Révolution française, de François Furet,
    • Opportunisme,
    • Nazisme,
    • La mémoire tronquée,
    • Gaullisme et libéralisme,
    • La double oligarchie de la Ve République,
    • La Droite, ou la tentation de la trahison démocratie,
    • Qu’est ce qu’une école de liberté ?,
    • Laïcité,
    • École et éducation,
    • Chèque éducation,
    • Carte scolaire,
    • Collège unique,
    • Monopole universitaire,
    • Une trop longue erreur,
    • Syndicalisme,
    • Droit de grève. 
Quelques références sur Wikibéral :


Bonne lecture du livre primé et des Mélanges !

lundi 2 novembre 2009

xkcd : Movie Narrative Charts

J'adore xkcd et en particulier ses grands dessins (256 et 482 par exemple). Le dernier est absolument génial dans l'idée et dans la réalisation (je n'ai pas vérifié mais il est possible que ce soit vraiment exact pour LotR).

http://xkcd.com/657/, à voir en haute résolution !

dimanche 1 novembre 2009

Abandon du P2P

Comme cela était prévu, il semble selon une étude de Sandvine que les techniques de piratages de fichiers illégaux par peer-to-peer (typiquement BitTorrent) soit remplacées très vite par d'autre méthodes telles que l'utilisation de sites comme MegaUpload ou RapidShare ou par du streaming (visionnage en direct).

D'un point de vue technique, ces solutions sont moins "élégantes" mais ce n'est pas le point important. Ce qui est remarquable, c'est que la loi Hadopi qui vient de passer est dirigée principalement contre le P2P. Il me semble que les anciennes lois sur le piratage restent applicables pour le reste mais elles montrée leur inefficacité (d'où HADOPI). Il y a deux enseignement à retenir :
  • L'utilisateur moyen même sans grandes compétences techniques peut changer très vite -- encore plus que je ne le pensais -- pour une  nouvelle méthode contournant la loi. Le temps que cette évolution soit comprise -- enfin presque -- par les politiques et qu'une loi juridiquement acceptable soit préparée pour un type de piratage, celui-ci aura évolué,
  • Les deux solutions seules solutions sont donc une loi totalement liberticides et demandant d'énorme moyens ou une vraie réflexion sur les business models viables pour l'industrie du contenu -- et à mon avis il n'y a que la souscription qui marche.
Note : ce billet n'est pas une incitation au piratage et je rappelle que c'est interdit.

mercredi 7 octobre 2009

Utiliser un vernier

Le vernier, du nom de son inventeur, est un astucieux dispositif qui permet de lire précisément une mesure sur un instrument sans être obligé de multiplier les graduations ; le plus souvent cela concerne le dixième de millimètre. Ce système est maintenant relativement peu connu -- même chez les jeunes ingénieurs -- mais reste pratique et très élégant. Notons qu'il date du début du XVIIe siècle alors que l'on a du mal a imaginer une précision de 0.1 mm à cette époque.

Les explications sur Wikipédia sont très claires, je vous encourage donc à lire l'article (cliquer sur le schéma pour l'agrandir).

lundi 5 octobre 2009

Makers de Cory Doctorow


Makers, le dernier roman de Cory Doctorow va sortir le mois prochain mais est déjà disponible sous forme de sérialisation sur le site de son éditeur Tor. Il s'agit de la version complète de Themepunks qui avait déjà été partiellement diffusé.

Après le succès critique et commercial de Little Brother, Prometheus Award 2009, -- dont j'ai parlé ici -- Cory Doctorow sort un nouveau roman. J'avais adoré son premier roman, le très bon Down and Out in the Magic Kingdom (Dans la dèche au Royaume Enchanté) et le recueil d'articles Contents: Selected Essays on Technology, Creativity, Copyright, and the Future of the Future (en audio), dont je parlerai peut-être dans un autre billet et j'étais donc impatient de découvrir son nouveau livre.

J'attends encore de le recevoir mais j'ai commencé à lire les chapitres mis en ligne par Tor. Notons que la sérialisation est faite de façon à se terminer bien après la sortie papier du roman.

Venons-en au contenu. Je n'ai lu que les dix premiers chapitres et je vais en rester là en attendant de recevoir le livre (je ne dévoile rien ici qui dépasse le premier chapitre). Dans un futur proche, après une crise économique qui a ravagé Detroit et même la Silicon Valley, le nouveau PDG de Kodacell -- fusion des mourantes Kodak et de Duracell -- va essayer de relancer son entreprise avec un modèle innovant : la structure existante apporte un soutien à des petits groupes d'entrepreneurs décentralisés fortement incités à proposer de nouvelles idées -- si possible à fort rendement. Une journalisme, Suzanne Church (référence à Alonzo ?), qui a travaillé à Detroit puis dans la Valley va suivre le plus prometteur de ces groupes et devenir la chroniqueuse de cette nouvelle façon de travailler.

Comme toujours, Doctorow a cette façon bien à lui de proposer des idées sur les évolutions possibles de nos sociétés et notamment l'impact de la technologie dans un style facile à lire et n'hésitant pas à créer des néologismes.

Le livre est joliment dédié à "the risk-takers, the doers, the makers of things."

Bonus : un article de Reason à propos de l'éditeur Tor Books.

dimanche 4 octobre 2009

T-shirts marrants

Les T-shirts humoristiques en vente sur Internet ne sont souvent pas terribles (ou peu adaptés à mon sens de l'humour ...). Voici quelques motifs parmi ceux qui m'ont fait rire sur http://www.bustedtees.com/ :












T-shirt American Apparel à n x $20 + livraison ($10+(n-1)x$5).

samedi 3 octobre 2009

Pour une constitution à la carte

On recommence le grand cirque du référendum pour la ratification du Traité de Lisbonne puisque les citoyens irlandais ont revoté suite à leur "mauvaise" réponse précédente. Les politiques européens espèrent au moins sauver les apparences quant au rejet populaire des institutions européennes actuelles.

Le "Oui" a gagné mais qu'importe. Ce qui m'intéresse ici n'est pas tant le traité -- qui sera imposé d'une façon ou d'une autre, éventuellement sous un autre nom -- que le processus référendaire, en particulier dans le cas d'une constitution.

Le référendum est un outils démocratique intéressant pour les choix institutionnels simples tels que la durée du mandat présidentiel. Bien sûr, cette solution n'est pas sans défaut. Par exemple, la tentation est grande pour l'électeur ne pas s'exprimer en fonction de son avis sur la question mais en fonction du parti dont il est le plus proche et de la stratégie politique. Il n'a d'ailleurs pas tort puisque la victoire du "oui" est généralement vue comme une approbation globale de la politique de gouvernement -- et inversement. Cela peut être modéré si d'une part les consultations populaires deviennent plus fréquentes et donc perdent en enjeux politiciens et d'autre part si la question est précise.

De plus, les arguments de l'opposition et dans une moindre mesure des partisans sont souvent hétéroclites et contradictoires mais cela n'est pas un problème si les conditions de fréquence et de précision évoque au dessus sont réunies : On prend alors acte du résultat sans trop compter les points.

Le cas du référendum pour accepter ou non une constitution voire un projet de loi conséquent est différent. Tout d'abord les enjeux sont importants et cela n'arrive que très rarement. On ne peut bien sûr pas proposer un texte qui serait soutenu en bloc par la moitié des électeurs. Un texte comme celui du Traité de Lisbonne est un vaste compromis pour satisfaire un peu tout le monde donc personne réellement.

En 2004, pour le Traité de Rome, je me suis retrouvé à voter "non" alors que la grande majorité des opposants utilisaient des arguments totalement contraires aux miens et donc voulaient un nouveau texte pire de mon point de vue. Pourtant certains éléments ne convenaient tout à fait - je ne détaille pas, ce n'est pas le but - mais ce qui me rebutait suffisait à me faire refuser le tout, faute de meilleur solution.

Lorsque je parle de "constitution à la carte" dans le titre, je ne pense pas à une version différente pour chacun malgré la sympathie que j'ai pour la panarchie. J'entends par là un vote de la constitution fragmenté par article.

Selon un procédé restant à définir, chacun voterai indépendamment pour une des solutions proposées pour chaque article -- ou une liste ordonnée, ce qui serait mieux mais encore plus complexe. Ainsi l'électeur honnête pourrait faire un choix technique sur de bons critères -- du moins bien meilleurs qu'aujourd'hui.

Bien sûr, il faut définir un critère pour savoir quelles variantes seraient proposées au vote mais cela ne me semble pas difficile. Même si le découpage entre articles est bien fait, il est probable que des propositions d'articles différents soient incompatibles entre elles. Un règle peut être que dans ce cas, la priorité est données à la variante qui a recueilli le plus de voix, on adopte alors pour l'autre article la variante compatible la mieux placée.

Ce mode de scrutin une fois au point donnerais un outils politique pour faire évoluer démocratiquement les institutions politiques alors que le mode de référendum actuel n'est qu'un vaste n'importe quoi.

D'ailleurs, notons que cela ressemble à l'évolution des statuts d'une association lorsque des votes ont lieu en AG pour en modifier certains points et cela marche bien.

mercredi 30 septembre 2009

Wikipedia:Lamest edit wars

Le meta-article Lamest edit wars sur Wikipedia est plutôt amusant à lire (parfois par choix des rédacteurs mais pas seulement). Le deuxième intérêt est découvrir des questions sérieuses qui ont leur places dans des discussions entre rédacteurs d'articles encyclopédiques même si l'intensité du débat lui a fait perdre toute rationalité.

Le troisième intérêt pour l'anglophone non natif est d'apprendre ou de réapprendre des règles de typographie ou de grammaires anglo-saxonnes :

* Les majuscules dans les titres
Avril Lavigne
Was her radio hit from her debut album, Let Go, spelled "I'm With You", or was it spelled "I'm with You"? Intense edit warring ensued, and continues, over this contentious matter. Many personal attacks and a request for page protection were also included.
En effet, contrairement aux règles françaises, la typographie anglaise impose une majuscule à chaque mot sauf les "petits" mots de liaison. Quelle est la limite exacte ?

* Les pluriels des groupes
U2
Is it "U2 are" or "U2 is"? Should the article be written in British English or changed to American English?
Le même problèmes est évoqué pour The Beatles. La règle est différentes en anglais brittanique et en anglais américain.

* Yoghurt or Yogurt
Does it need the 'h'? Should it use the Turkish 'ğ'? Is "Yoghurt" the "traditional" spelling, and is it American cultural imperialism to not have it as such?

Quatrième raison : cela fait apprendre plein d'autres choses dont pas mal totalement inutiles.

mardi 15 septembre 2009

Loi Warsmann

On savait avec, par exemple, la proposition de loi HADOPI que les parlementaires ne comprennent rien dès que la loi aborde la technologie, on voit maintenant avec la loi de simplification du droit déposé par Warsmann qui sauve la Scientologie qu'ils ne lisent pas les textes qu'ils votent (ou ne les comprennent pas sur des sujets cessés être dans leur cœur de compétence). Et ces gens pensent savoir mieux que moi ce qui est bon pour moi.

Comme souvent très bon billet d'Eolas : Simplifions le droit : sauvons la Scientologie

dimanche 13 septembre 2009

Remake du Prisonnier

Comme je pense tous les fans de la série The Prisoner de 1967, je doute que le remake qui sort en novembre soit à la hauteur d'une des meilleurs séries jamais diffusée. Officiellement, la mini-série est présentée comme un reboot plutôt qu'un remake ce qui laisse deviner les libertés prises avec l'original de Patrick McGoohan.

Le producteur a sorti ce long trailer lors du Comic-Con 09 à San Diego.

Première constatation, le Village est entouré du désert -- à la place de la campagne -- et de la mer. Cela promet de bonnes scènes et symbolise bien l'éloignement de tout donc pourquoi pas.

Le village lui-même est constitué de maisons identiques avec une façade rose et de grands toits, bien tristounet à coté du fantastique Portmeirion original (1:04).

La scène suivante fait un premier rappel à l'original avec un taxi (1:08) qui ne fait que des déplacements "en local". Exit la charmante conductrice :(. Le taxi est bien plus urbain celui du premier Village.

De nouveaux badges rectangulaires (1:19) bien terne à coté des calicots bien connus. Ensuite quelques petites références aux éléments classiques : haut-parleurs et jeux d'échecs.

A 1:32, la fameuse scène de la carte du premier épisode avec un clin d'œil amusant à la taille de la carte et un premier "Be seeing you" bien trop ironique par rapport à la "sincérité" de l'original.


Les éléments suivants semblent nouveaux (rêves, grenades, ...). A 3:00, un personnage nouveau, un jeune homme, le n°1112  ("eleven twelve") qui à l'air important (le fils de n°2 ?). Au passage, la majordome muet à l'air absent.

A 3:43, apparition du rodeur ("rover" ), la fameuse boule blanche qui fait respecter l'ordre dans le village. Elle devient vite énorme et ridicule.

Encore un point familier à 4:04 avec le fauteuil de n°2, très classique mais derrière un bureau qui me plait bien.

Vers 4:56, des scènes qui lassent craindre quelques passages mièvres indispensables aux séries modernes.

On devine à 5:16 un bâtiment qui pourrait être une mairie et ne ressemble pas aux maisons en triangle du début et un restaurant à 5:52 presque portemeirionesque.

Le "you only think you're free" des affiches et de la fin du trailer sont ambigus, j'attends d'en voir plus pour ne faire un avis dessus.

Ian McKellen est bon comme n°2 mais je ne suis pas vraiment convaincu par Jim Caviezel à qui il manque quelque chose, peut-être le flegme de McGoohan. Remplacer McGoohan dans le cœur des fans est impossible donc il a peut-être raison de ne pas le singer.

En conclusion, je suis assez pessimiste mais il est probable que je regarde tout de mêmes les premiers épisodes en essayant de ne pas ne fixer sur la comparaison avec l'origial et que j'en parle dans un prochain billet.

Si vous êtes déprimé après avoir vus ce trailer, regardez ça :


et écoutez ça :

samedi 12 septembre 2009

Turing

Lorsque j'ai lu que la pétition demandant des excuses au gouvernement britanique pour le traitement infligé à Alan Turing après la guerre malgré l'importance de sa contribution théorique et pratique à la fois aux progrès de l'informatique et à la victoire de la "guerre secrète" avait atteint son but, j'ai été inquiet quant à la façon de ce serait fait.

La célébration est en effet double. La contribution de Turing est restée confidentielle après la victoire pour des raisons évidentes -- comme bien d'autres héros d'ailleurs. Il est maintenant bien connu -- plus que la plupart des fondateurs de l'informatique -- mais je ne sais pas si le gouvernement l'avais déjà honoré.

L'autre point est que le traitement hormonal qu'il a du subir en raison de son homosexualité est la cause ou du moins une cause de son suicide avec une pomme au cyanure -- qui aurait inspirée le logo d'une célèbre entreprise. Ce point est lié au précédent en ceci qu'il n'avait pas le droit de se défendre en invoquant son rôle dans la guerre. Il est donc mort sans reconnaissance officielle (certes son travail universitaire civil était connu des spécialistes).
J'ai crains que les excuses ne concernent que Turing et non pas ceux auxquels la même loi a été appliquée. Finalement, je trouve que le texte de Gordon Brown fait un bon compromis entre les excuses à l'individu exceptionnel et aux inconnus. Je ne sais pas s'il y a eu d'autres suicides mais au moins beaucoup d'injustice et de tristesse.
While Turing was dealt with under the law of the time and we can’t put the clock back, his treatment was of course utterly unfair and I am pleased to have the chance to say how deeply sorry I and we all are for what happened to him. Alan and the many thousands of other gay men who were convicted as he was convicted under homophobic laws were treated terribly. Over the years millions more lived in fear of conviction.
D'un certain coté, la présence de Turing parmi les victimes et sa fin tragique ont permis de faire connaitre cet élément historique pas si ancien que ça. Sinon, je n'en aurait peut-être jamais entendu parlé mais il est vrai que je m'intéresse plus à l'histoire de l'informatique qu'à celles de luttes dites "LGBT".

Donc, bravo sur ce point à Gordon Brown.

lundi 31 août 2009

Pour la taxe carbone.

Oui, M. Rocard, il est enfin temps de taxer l'essence. Comment peut-on admettre que les automobilistes continuent de payer si peu cher le carburant qu'ils utilisent chaque matin pour aller travailler sans que rien ne revienne à l'État ? On dit même que le prix est si bas que beaucoup utilisent leur voiture sans raison, juste pour gâcher. C'est scandaleux !

vendredi 28 août 2009

e & Fantasia chez les ploucs

Ce billet traite ensemble de deux romans que j'ai lus récemment et appréciés bien qu'ils ne semblent à première vue n'avoir que peu en commun. Fantasia chez les ploucs (The Diamond Bikini) de Charles William paru en 1956 (1957 pour la traduction française par Marcel Duhamel) se passe dans l'Amérique profonde à l'époque de la Prohibition (1920 à 1933 aux USA) alors que e, a novel de Matt Beaumont paru en 2000 raconte la première semaine de cette même année dans une agence de publicité londonienne.
Le principal point commun est l'originalité du procédé narratif fortement subjectif.
 

lundi 17 août 2009

Le web et les romans (2)

Dans un billet précédent, je parlais des apports d'Internet à la littérature en terme de documentation. Je suis tombé -- un peu en retard -- sur un nouvel exemple qui s'approche plus de la communauté de lecteurs (synchrone plutôt qu'asynchrone).

Le projet se nomme Infinite Summer, le but est réunir des internautes autour de la lecture du grand roman de feu David Foster Wallace au cours de l'été 2009 et d'accompagner leur lecture par des billets de personnes connaissant bien le texte publiés au rythme de lecture prévu. Rien n'empêche de réutiliser cela en décalé, j'y pense pour mon été 2011 ;).

Un projet similaire mais un peu plus ancien et plus classique est celui des Chumps of Choice qui ont lu et discuté d'Against the Day de Pynchon au moment de sa sortie. Je consulte actuellement les archives de ce blog en parallèle de ma lecture du roman. A tour de rôle, chaque participant fait un résumé et une analyse d'une section prédéterminée. Les autres réagissent et complètent dans les commentaires du billet. Une différence est que les "guides" découvraient ici le texte alors que ceux d'IS connaissent déjà très bien IJ. Certains s'efforçaient même de rédiger leur partie avant d'avancer dans le livre pour éviter les spoilers et les interprétations basées sur des éléments situés plus loin.

Pour l'aspect communautaire, notons aussi le développement de forum consacrés à un livre ou à un auteur, de groupes Facebook ou des sites comme LibraryThings

Dans un style plus asynchrone, construction d'une référence, il est impressionnant de constater l'évolution du wiki consacré à Inherent Vice, le dernier roman de Thomas Pynchon devenu une énorme source d'information dès les jours suivants la sortie du livre avec par exemple, une liste des chansons évoquées dans le roman et des liens vers les vidéos correspondantes sur YouTube.

samedi 8 août 2009

Médias : fin d'un modèle ?

Le modèle du "tout gratuit" dans les médias sur Internet vit peut-être ses dernières années à cause de la popularisation des bloqueurs de pubs.

L'exemple du piratage par peer-to-peer nous a montré que certaines utilisations de l'informatique peuvent se propager très vite de l'expert à l'utilisateur de base si la pratique en question lui est utile et a été simplifiée suffisamment (quitte à être dans l'illégalité).

Par ailleurs, nous constatons qu'une base encore plus large d'utilisateurs profanes est prête à changer ses habitudes pour une fonctionnalité importante. Le correcteur orthographique semble être un des arguments les plus puissants pour faire passer au navigateur Firefox (bien qu'il soit sans doute possible d'en avoir un avec IE).

Une des extensions les plus populaires de Firefox est AdBlockPlus qui permet de ne pas afficher les publicités dans les pages Web. Son utilisation qui ne demande aucune compétence particulière est gratuite et légale. Pour l'aspect légal, on peut imaginer que les conditions d'utilisation du site du site l'interdisent mais l'efficacité pratique de ceci serait faible.

Bien que n'aimant pas la pub, je n'utilise pas cette extension car cela me gène moralement vis-à-vis de ceux qui l'utilisent pour rembourser leur frais d'hébergement ainsi et que je ne fréquente pas de sites où celle-ci est envahissante. D'ailleurs, le modèle de la pub sur Internet est moins malsain que pour la télévision puisque ce sont -- à ma connaissance -- des régies indépendantes qui gèrent la relation commerciale et que cela interfère donc moins sur le contenu.

Il est donc raisonnable de penser que cette pratique va se généraliser ou du moins atteindre à moyen terme un niveau tel que le modèle économique à base de contenu gratuit rentabilisé par la publicité volera en éclat (en plus de la crise économique qui limite les budgets publicitaires).

L'idée de cet article rapporté par Slashdot est que les médias payants traditionnels ont intérêt à favoriser la "protection" contre la pub et à redevenir payant (accès restreint) comme News Corp vient de l'annoncer.

Le but serait donc de précipiter le crash du modèle économique actuel qui arrivera de toutes façons et de revaloriser financièrement la qualité. La difficulté des journaux à vendre du contenu vient de la concurrence gratuite qui offre des articles de qualité souvent moins bonne mais à un prix, de fait, imbattable. Cette concurrence disparaitrait ou passerait au modèle payant.

On reviendra donc probablement à un modèle dans lequel on achète un abonnement ou un forfait à son journal/média préféré plutôt que d'aller sur celui le mieux classé dans Google News. Ce modèle bien que moins attrayant pour le lecteur à première vue est bien plus sain que l'actuel.

L'inconnue est l'impact du piratage. Aux acteurs en présence -- et à ceux qui vont émerger -- de trouver les bons prix et les idées de fidélisation.

Je note que j'ai du mal à choisir entre la conjugaison au futur de l'indicatif et le conditionnel mais ce mouvement est très probablement inévitable. Pour le pire et pour le meilleur.

dimanche 26 juillet 2009

Hadopi et la crédibilité des politiques

L'examen du projet de loi dit "Hadopi 2" est terminé. Même s'il passe après le vote en septembre, le CC et tout, l'efficacité sera très limitée. Le plus important dans cette histoire me semble être la perte de crédit de la majorité de nos représentants -- RPR mais pas seulement -- auprès des jeunes. Ce n'est pas l'impopularité de la mesure qui est en cause mais l'image d'incompétence totale dont ont fait preuve les députés à quelques exceptions près. L'extrapolation à un manque de sérieux et de compétences sur les autres dossiers semble logique (bien que n'étant pas forcement justifiée).

La faute des députés a été d'une part de refuser d'admettre leur manque de connaissance des dossiers et d'autre part de ne pas comprendre à quel point cela se voit.

Je n'aime pas la politique du pire mais si la crédibilité des politiques n'est plus acquise et doit être regagnée sur chaque dossier, c'est plutôt une bonne nouvelle.

mardi 14 juillet 2009

Français ? Oui, entre autres.

Mes critiques de la France actuelle font penser à certains que je renie totalement ce pays. C'est inexact. Comme toute personne élevée dans un seul pays par des parents venant de ce même pays, je suis profondément marqué par la culture française.

Seulement, la France n'est qu'un élément parmi beaucoup d'autres de mon identité. Pour un observateur extérieur qui voudrait comprendre mes réactions - actions et paroles -, il serait sans doute souvent plus pertinent de me considérer comme - dans le désordre - occidental, ingénieur, mâle, gros lecteur de science-fiction, internaute, iNTJ, individualiste et que sais-je encore.

Un corolaire est que ce n'est pas insulter ceux qui partagent ma nationalité que de critiquer l'état de la France (et son État). On peut même voir comme un devoir de protéger cette part de notre identité contre ceux qui ont fait de la France un pays dont la culture est dévastée, le rayonnement économique moyen et l'avenir entravé par la dette.

Bonne Fête nationale malgré les nombreuses réserves sur la date (voir mon post d'hier).

lundi 13 juillet 2009

Dans mon lit douillet

L'approche du 14 juillet me fait repenser à une intéressante revue de livre parue dans The Economist l'année dernière. L'auteur s'interroge entre autre sur la date choisie. A la place de cet anniversaire d'anniversaire de massacre, on aurait pu prendre le 26 août pour l'adoption de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ce qui aurait été un bien meilleur symbole.

http://www.economist.com/books/displaystory.cfm?story_id=11703060

Une bonne raison de plus de faire mienne l'opinion de Brassens pour ce jour férié. Suite demain, avec une opinion contradictoire.

samedi 27 juin 2009

Le Netflix Prize gagné.

Le Netflix Prize est, avec le Ansari X Prize, le plus connu de ces concours ouverts qui représentent une alternative à la recherche traditionelle.
Dans le cas présent, la société Netflix, loueur de DVD en ligne, voulait améliorer leur algoritme de recommandation qui était parmi les meilleurs. Plutôt que de recruter une équipe d'experts ou de confier cela à un labo de recherche comme cela aurait été fait il y a encore quelques années, ils ont lancé ce concours ouvert à tous sur Internet et doté d'une récompense justifiant d'y consacrer de l'energie et de l'argent.
Ils ont donc proposé des règles avec notament un critère d'amélioration quantifiable, un objectif et un jeu de donnée pour faire les essais.
Il a été annoncé hier qu'une équipe, les "BellKor's Pragmatic Chaos" (d'ailleurs fusion de deux des meilleurs équipes) a affirmé proposer une amélioration supérieure à l'objectif de 10%.
Cette fusion est d'ailleurs intéressante. On voit que les deux équipes ont préférés collaborer et partager le gain que risquer de tout perdre.
Cela fait plaisir de voir un exemple de crowdsourcing qui fonctionne si bien. Netflix a son algo pour un prix raisonable dans délai meilleur que prévu -- la fin du concours était en 2011 -- et en bonus une belle pub. Les résultats sont publics donc ces progrès en informatique théorique profitent à tous. De plus, les équipes perdantes ont travaillé sur un projet intéressant avec des données réelles et ont sans doute gagnés en compétences.

mardi 23 juin 2009

Pour une relance durable.

Pour une fois, voici un billet d'actualité. Hier, le Chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a fait un discours devant les députés, sénateurs, eurodéputés français et d'autres invités. Certains, malpolis sont parti juste après le discours alors que les autres bavardais  encore à propos de ce qu'ils venaient d'entendre.
Si j'ai bien compris le résumé à la radio -- l'actualité politique me passionne peu --, M. Sarkozy, au lieu de présenter les priorités et les orientations choisis après mûre reflexion a expliqué qu'il n'en savait trop rien et allait y réfléchir avec tous ses amis avant de creuser un peu plus le déficit pour appliquer ces idées.
Une petite heure et des petits fours plus tard, 400 000 à 1 000 000 d'euros avait quittés les caisses de l'Etat -- ce qui n'est pas grave dans notre situation florissante...
Bref, des dépenses inutiles pour annoncer la recherche de mesures sans doutes inutiles avant des demander aux Français de l'argent qui, elle, leur aurait bien utile. Tout ceci m'ammène tout naturelement à parler de la pétition pour une relance durable signéee par une belle liste d'économistes et d'intellectuels.
L'idée principale est que pour une relance durable, il faut laisser les particuliers et les entreprises faire les choix qui leur semblent les plus judicieux pour utiliser l'argent qu'ils ont gagnés.
Bravo au Collectif pour une relance durable qui est à l'origine de cette initiative.

Fool on the Hill


Le premier roman de Matt Ruff publié en 1988 - le seul non traduit en français - est un (d)étonnant mélange de magie, de chevalerie, de tragédie et d'humour ponctué de références littéraires.

vendredi 19 juin 2009

mercredi 17 juin 2009

"Bébé à bord"

Auparavant, je trouvais les gens arborant un autocollant "Bébé à bord" à l'arrière de leur voiture simplement ridicule. 
Ma position a changé. Ces personnes demandent que l'on fasse plus attention à leur véhicule qu'aux autres. Il y aurait donc -- dans leur esprit -- un niveau de vigilance normal et un niveau renforcé pour les voitures abritant un jeune enfant. On peut donc en déduire qu'au lieu de considérer toute vie comme sacrée et donc digne de la plus grande prudence, ils ont donc une conduite "normale" la plupart du temps mais une vigilance renforcée lorsqu'ils croisent un bébé. Conclusion : méfiez-vous de ceux qui portent ce type d'autocollant.
Remarque : je n'ai pas fais de statistique rigoureuses sur la dangerosité de ces gens pour étayer ceci mais on peut noter que les conducteurs qui ont un bébé dans leur véhicule, ont à leur bord une source de perturbation et donc de danger majeure.
Je propose donc de mettre des messages "Humain à bord" ou "Vie à bord" derrière nos véhicules pour nous revaloriser.

samedi 13 juin 2009

Le web et les romans

On dit parfois que le web de développe au détriment des livres. C'est en partie vrai puisque le temps passé - voire perdu - sur Internet mange sur celui consacré à la lecture.

En même temps, le web est une opportunité de documentation des livres et de companion guides décentralisés par les articles de blog et les wikis tels que Pynchon Wiki et anathem.wikia.com. Cela apporte une dimension supplémentaire aux livres qui paraissent maintenant.

J'en ai eu une illustration aujourd'hui même : J'ai relu Stone Junction de Jim Dodge (chroniqué ici) et je voulais voir si d'autres lecteurs avait une interprétation plus précise que moi de la fin (assez déroutante). J'ai trouvé un certain nombre de billets  en français mais quasiment rien en anglais. L'explication est simple mais je n'avait pas perçu immédiatement. Le livre est sorti en français en 2008 et en anglais en 1990 - la préhistoire du web. Cela change tout. Ceci dit il est étrange et paradoxal de chercher des infos sur le web à propos d'un livre aussi délibérément analogique que Stone Junction.

dimanche 7 juin 2009

Quelques blogs

Voici quelques blogs que j'ai ajoutés récemment dans mon Netvibes :
  • Lisa Gold, mariée à l'écrivain Matt Ruff, elle a notament fait les recherches pour le Baroque Cycle de Neal Stephenson. Plein de bonnes choses sur les livres (contenants et contenus).
  • Matt Ruff justement (je commence Fool on the Hill).
  • Arvind Narayanan, chercheur travaillant sur la désanonymisation des données présentes en ligne - ce qui a un intérêt théorique et pédagogique -, et libertarien qui écrit parfois de très bon billets comme celui sur le futur du travail - qui correspond d'ailleurs à la vision que j'en ai aussi.
  • Gene Calahan : de l'économie, des maths et d'autres choses.
  • Adrian Horn, Mssv : divers sujets dont les jeux et les livres.
Et bien sûr, continuez à lire h16.

vendredi 5 juin 2009

Xavier Méra sur les brevets.

J'ai lu et je recommande la présentation de Xavier Méra sur les brevets donné pour l'institut Turgot en mars 2009. Outre sa clarté, son allocution a l'avantage de bien traiter le sujet de la recherche pharmaceutique qui est souvent considéré comme l'exemple ultime en faveur des brevets.
Il s'appuie notament sur les travaux de James Bessen et Michael J. Meurer. Le point que me semble le pus intéressant est le chiffre selon lequel imiter un médicament reviendrait à 2/3 des coûts de recherche initiaux et non à une toute petite fraction comme on lit souvent.
Notons cette analogie sur l'argument classique selon lequel "les bénéfices associés au brevets pour les firmes pharmaceutiques dépassent largement les dépenses monétaires liées aux frais de justice."
"Cet argument est pour le moins curieux. Il consiste à considérer les profits d'une firme comme indicateur d'une contribution nécessairement positive au bien-être général. On doute que les auteurs seraient prêts à l'adopter si des gouvernements confiait le monopole de la vente... de frites par exemple, à McDonald's. De toute évidence, McDonald's en profiterait. S'ensuit-il que les consommateurs s'en trouveraient mieux servis?"
Au passage, on peut voir quelques belles illustrations d'invention brevetée mais restée sans avenir (à cause des brevets ou de leur propre inutilité ?)

mardi 2 juin 2009

S & V 1959 : La base lunaire

Dernier scan de la série. Quatre ans après la fusée New York - San Francisco, voici une base lunaire à partir des "plans confidentiels soviétique et américains." Il me semble que cela se passe de commentaires.

 
 

vendredi 29 mai 2009

S & V 1955 : La fusée New York - San Francisco

New York à 75 min de San Franciso ! C'est ce qui semblait réaliste à un horizon de 10 ans pour Science et Vie en 1955. Les allemands Dornberger et Ehricke qui ont travaillé sur les V1 et V2 ("les buts sont différents" ...).


lundi 25 mai 2009

S & V 1923 : La préparation de la cocaïne

En 1923, Science & Vie avait publié cet article concernant la préparation de la cocaïne (sujet d'actualité) et de son succédané, la stovaïne - que je ne connaissais pas.
En bonus, sur la première page, l'article précédent sur la façon de construire un recepteur de TSF - moins dangereux et plus utilie que la cocaïne.

samedi 23 mai 2009

Une semi-IA

Extrait d'une nouvelle de Poul Anderson publiée en 1977.
[Le protagoniste, très pressé, prend dans un taxi]
Quand il arriva, je sautai dans la bulle et dis : - A Berkeley !
Il était inutile de dire au pilote de se presser. Je ne pouvais rien faire d'autre que de rester assis et enrager en silence. Savoir qu'il suivait les câbles plus vite et plus sûrement qu'aucun chauffeur humain était une piètre consolation. Un homme, au mois, j'aurais pu le rudoyer.
[...]
Quand le taxi s'engouffra dans la descente du tunnel de la baie, je pris l'annuaire de la ville sur la tablette près du téléphone et le feuilletai. l'adresse que je cherchais... voilà, ici.
- 2878, Buena Vista, dis-je au pilote.
[...]
C'était une rue ancienne, étroite et auguste. Il fallut ralentir, cependant que je grognas dans mon coin.
- 2878, Buena Vista. L'enregistrement répercutait ma voix.
Ma monnaie dégringola en tintant. Je la ramassai et remis une pièce.
- Continuez, dis-je. Vous me déposerez après le prochain tournant.
J'entendis un déclic. Le pilote avait mal compris. Il se déchargea de l'enregistrement sur un dispacher humain de l'autre coté de la Baie, reçut ses ordres codés et obéit.
Nous vivrons les temps d'avant le talion, Poul Anderson.

Ce passage n'est pas directement lié à l'intrigue de la nouvelle mais il m'a semblé intéressant en particulier pour l'idée de l'IA qui transmet les tâches trop complexes à un humain qui répond en code. Je ne sais pas dans quelle mesure cette idée est/sera réellement utilisée en pratique. Une version actuelle très basique est celle des hotlines qui rappellent à l'appelant les tests de bases à effectuer sur le matériel avant de ne passer un humain si cela est encore nécessaire.
Outre l'éventuelle anticipation, cette idée me plaît car au contraire de nombreuses histoire de SF, l'auteur ne se contente pas de penser à une technologie et de supposer qu'elle va fonctionner parfaitement. Ici, il se place à un niveau intermédiaire à la fois difficilement imaginable en 1977 et très réaliste par sa relative modestie.

S & V 1923 : "Les électromoteurs modernes ..."

Suite de ma série de scans venant d'anciens Science et Vie. L'article en lui-même est relativement intéressant techniquement mais ce qui m'y plaît le plus sont ses beaux schémas. C'est intéressant de voir présenter comme des nouveautés des systèmes devenu classiques (moteurs synchrones, moteurs asynchrones).

jeudi 30 avril 2009

S&V 1914 : En captant la lumière solaire, nous pourrions nous passer de charbon

Ce post est le premier d'une série d'au moins 5 consacrés à des scans d'articles trouvés dans des vieux Science & Vie datant de 1914 à 1954. Il s'agit de quelques exemplaires que j'ai trouvé dans une brocante pour un prix très faible il y a quelques années.
L'article s'intitule "En captant la lumière solaire, nous pourrions nous passer de charbon" et est écrit par André Crober. Il s'agit du numéro 14 de S&V datant de 1914, le plus ancien que j'ai (je publierai ces scans par ordre chronologique).

dimanche 19 avril 2009

Un long chemin

Il y a une tendance que j'ai remarquée chez de nombreuses personnes à ne pas reconnaitre l'importance du temps qu'ils ont mis pour arriver au stade de reflexion où ils sont. Leurs idées sont souvent le résultat de plusieurs années de maturation et de divers évènements, rencontres, lectures et autre mais ils voudraient convaincre instantanément de la justesse de leur position. Je comprend qu'il soit frustrant de voir les autres ne pas accepter ce qui semble à chacun être évident une fois bien assimilé mais il faut prendre conscience du temps que l'on a soit-même mis pour y arriver.

Les seuls solutions pour faire venir quelqu'un d'autre à ces idées est d'une part d'admettre que s'il y vient ce sera par son propre chemin à son rythme et d'autre part de se remémorer les étapes parcourues pour se mettre à niveau d'argumentation adapté.

Paradoxalement, on trouve encore cette attitude chez ceux qui ont longtemps défendu une certaine vision des choses avant d'évoluer et de reprocher à celui qui a gardé ces mêmes positions. Avant de mépriser ceux qui ne sont convaincus par ce qui nous semble actuelement la vérité, n'oublions pas que d'autres ont le même sentiment vis-à-vis de nous (et ce, sans sombrer dans le relativisme).

J'ai noté cette attitude notament sur les questions techniques dans mon milieu professionel ainsi dans les débats politiques.

mardi 7 avril 2009

La guerre secrète

La guerre secrète (Bodyguard of Lies) raconte le rôle des services secrets et des "moyens spéciaux" durant la Seconde Guerre Mondiale. L'historien et journaliste Anthony Cave Brown est anglo-américain mais autant que j'ai pu en juger reste impartial. Le livre a été publié en 2 tomes en 1975 (1983 en français) à l'époque où le secret sur le sujet commençait à être moins strict.

dimanche 29 mars 2009

Benoit XVI, les journalistes et les blogueurs.

Il y a eu de nombreuses réactions aux propos de Benoit XVI et je n'ai rien à apporter à ce débat. J'espère tout de même que le pape saura prendre l'habitude d'expliciter ses propos d'une part pour vérifier que les gens de bonne foi ont bien compris ce qu'il voulait dire et d'autre part pour se protéger des interprétations malvaillantes en particulier sur les points sensibles.

Le point que je voudrais aborder est la réaction des blogueurs non seulement aux propos de l'évèque de Rome mais surtout au traitement médiatique des différentes affaires (en particulier sur les préservatifs).

Autant que je me souvienne, c'est la première fois qu'il y a autant de réactions de blogueurs sur une affaire non liées à Internet. On a déjà eu des vagues d'indignation par exemple sur la loi DAVDSI ou actuelement sur la loi Création et Internet (dite HADOPI) mais ce sont des sujets directement liés à Internet et plus généralement aux libertés dans un cadre technologique. On avait déjà vu des blogueurs prendre position lors de la campagne présidentielle en France. Cela était nouveau mais logique dans le cadre d'une campagne électorale.

Le sujet a été traité aussi bien par généralement par des blogueurs s'affirmant pour le coup comme catholiques mais généralement neutre (tel Eolas), des blogueurs manifestement catholiques (Koz) ou des non-croyants (par exemple, Apollon). Plus qu'une défense des propos du pape, le point commun de ces avis était le rejet du traitement fait par les média et la classe politique.

Cette réaction dont l'ampleur reste limitée mais à mon avis significative a à son tour eu des répercussions dans les média (voir pour Eolas ou là pour Koz). Les journalistes refusent pour l'instant le fait que les blogueurs deviennent une contre-pouvoir à celui qu'eux-même sont (ou "devraient être" ?) mais cela sera forcement de plus en plus visible. L'attitude défensive de journaux comme L'Express montre bien qu'ils n'y sont pas prêt néanmoins avec le temps on peut espèrer que les blogueurs serviront de "gardiens des gardiens" et que les journaux infléchirons leur position lorsqu'il est manifeste qu'il se sont emballés.

Ceci dit, ne tombons pas dans l'excès inverse qui consiste à croire la réaction des non-journalistes sur Internet est forcément supérieure à celle des média. Dans l'affaire en question, c'était le cas notament grâce au retour sur le contexte (le texte complet) qui n'avait pas été fait ceux qui aurait du le faire.

mercredi 11 mars 2009

Odd Conversation ?

Exemple de formule fabuleuse tel qu'on en trouve chez Neal Stephenson :
“This is a very odd conversation,” Dappa observed. “On an arbitrary numerical scale of conversational oddness, ranging from one to ten, with ten being the oddest conversation I’ve ever had, and seven being the oddest conversation I have in a typical day, this rates no better than five,” Daniel returned.
[...]
[Longue conversation délirante avec un troisième personnage]
“Before you ask,” Daniel said, “that was a ten.”
in Solomon's Gold (2004).

vendredi 6 mars 2009

Little Brother

Little Brother est le dernier roman publié par Cory Doctorow. Le thème est la défense des libertés publiques en particulier dans le cas de la "guerre contre le terrorisme". Un sujet encore fortement d'actualité plusieurs années après les attentats dit "du 11 septembre".

mercredi 4 mars 2009

The Wealth of Network

Il y a quelques mois, j'ai lu des extrais de The Wealth of Network de Yochai Benkler publié en 2006 (en picorant dans le PDF à partir de l'index) et cela m'a plu. Le texte est librement disponible sous licence Creative Commons by-nc-sa.

Contrairement à beaucoup de livres sur l'impact des réseaux qui se limitent à des banalités, celui de Benkler est très intéressant et plein d'exemple (bien sourcés et indéxés). On pourrait qualifier ses conclusions politiques de "libérale de gauche". Il considère par exemple que certaines formes d'auto-organisation (par exemple celles des Logiciels Libres) sont supérieures au marché (plus précisément à l'organisation commerciale). Un point intéressant est l'importance des "liens faibles" (weak ties) très présents dans les réseaux et qui permettent de collaborer efficacement de façon temporaire ou non.


Thierry Leterre a mis en ligne récemment une très bonne revue que je vous invite à lire (revue publiée dans Rue Descartes 2007).


Un détail qui donne une idée du livre est de choix de l'épigraphe :

"Human nature is not a machine to be built after a model, and set to do exactly the work prescribed for it, but a tree which requires to grow and develop itself on all sides, according to the tendency of the inward forces which make it a living thing.

Such are the differences among human beings in their sources of pleasure, their susceptibilities of pain, and the operation on them of different physical and moral agencies, that unless there is a corresponding diversity in their modes of life, they neither obtain their fair share of happiness, nor grow up to the mental, moral, and aesthetic stature of which their nature is capable."

John Stuart Mill, On Liberty (1859)

Le wiki du livre

mardi 3 mars 2009

Demexp et le vote en continu

En cherchant des informations sur le vote Condocet, je suis tombé sur le site de l'expérience démocratique.

Le projet politique est décrit ainsi :
L’expérience démocratique est un projet de démocratie directe à grande échelle. Son objectif est de mettre en place les outils permettant de faciliter l’expression de tou(te)s les citoyen(ne)s, de transformer cette expression en décision, et d’appliquer cette décision. Dans l’expérience démocratique, chaque participant peut soumettre un sujet de vote, proposer des réponses, et voter. Les réponses gagnantes sont rassemblées dans une base de données qui représente ainsi la position commune du groupe. Cette position commune peut alors servir à prendre des décisions. L’expérience démocratique est donc un outil de démocratie directe complet et ouvert. Il peut s’appliquer dans le cadre d’un petit groupe de personnes (association, entreprise) mais aussi à plus grande échelle (pays, planète !).

Un de leurs arguments me semble particulièrement intéressant. Le vote en continu par Internet permet d'éviter les pressions sur un votant puisque même s'il est forcé de se prononcer pour une certaine position il reste possible de revoter à l'abri de toute pression. Cela nécessite le possibilité d'accéder facilement à Internet pour tout les votants et cette condition est remplie dans les pays développés ou au moins en évolution très positive.

Cela suppose aussi qu'il n'est pas possible de vérifier sa dernière position enregistrée (car cela il serait alors possible de la "prouver" sous pression). Ceci n'est pas un problème puisqu'en cas de doute on peut revoter facilement.

Autant je suis totalement opposé au vote à distance sans isoloir pour des scrutins ponctuel, autant cela me semble acceptable pour un vote en continu.

Le vote en continu serait sans doute plus sensible aux vagues émotionnelles suite à un événement médiatisé mais cela peut sans doute être "filtré" en ne prenant en compte une décision que si elle est stable pendant un certain temps.

Malgré les difficultés relatives de mise en œuvre, le vote en continu associé au Condorcet et à l'informatique me semble être la forme de scrutin la plus intéressante connue même si son application politique est très peu probable.

vendredi 20 février 2009

Wikipedia again

1) Quelques lectures récentes sur Wikipédia :
1.a) Le très intéressant article de Lexington sur les liens entre la théorie politique de Hayek et le fonctionnement de WP tel qu'anticipé par Jimmy Wales, le cofondateur de WP.

1.b) Le résumé par Slashdot de l'article de T. Sanger (PDF, 22 pages), l'autre cofondateur qui met en avant l'importance des experts dans la transmission du savoir via un site collaboratif.
Cet article est tiré de la revue Episteme qui consacre plusieurs articles à ce sujet dans son dernier numéro (pas encore lu).

1.c) Plus ancien, l'article de Cory Doctorow Wikipedia: A Genuine HG2G -- Minus the Editors republié dans Content (dont je reparlerai à l'occasion) qui compare la place des éditeurs dans le monde de l'édition de livres et sur les sites Internet (Yahoo, Slashdot, Google, Wikipedia).
  • Monde du livre : éditeur est indispensable,
  • Yahoo (à ses début) : annuaire annexé à la main (éditeurs salariés mais sans action sur le texte),
  • Slashdot : modération et métamodération par les utilisateurs : mêmes personnes mais rôles bien distincts,
  • Google : les choix de liens par les auteurs de pages deviennent via les algorithme des choix éditoriaux.
  • WP : absence d'éditeur, remplacés par d'autres utilisateurs.
Le lien avec H2G2 étant le traitement pour le moins frustrant réservé par les éditeurs du Guide au long article de Ford Perfect - Ford Escort en VF - sur la Terre.
L'aticle est disponible en texte dans le livre ou en audio.

2) Une analogie pour compléter mon article précédent :
Personne ne s'engagerait à acheter un café dans le train sans connaître le prix alors qu'on peut le faire sans trop de risque dans un troquet d'une rue commerçante fréquenté par des gens qui sont visiblement des habitués. L'évaluation des conditions de marché sont dans ces cas intuitives.
La même habitude doit être prise pour Wikipedia (et tout site site participatif). Contrairement à la situation du train dans laquelle il est raisonnable de se passer de café et d'attendre une meilleure solution, sur Internet, WP est rarement la seule source disponible et il ne faut pas hésiter à aller voir un autre site (en étant tout aussi vigilant). D'ailleurs, même si toutes les conditions sont réunies pour que l'article de WP soit bon, cela ne prouve pas qu'un instant de recherche permettra de trouver encore mieux.W

mardi 20 janvier 2009

Citations 2

Les dépositaires de l'autorité [...] sont si disposés à nous épargner toute espèce de peine, excepté celle d'obéir et de payer! Ils nous diront: Quel est au fond le but de vos efforts, le motif de vos travaux, l'objet de toutes vos espérances? N'est-ce-pas le bonheur? Eh bien, ce bonheur, laissez-nous faire, et nous vous le donnerons. Non, Messieurs, ne laissons pas faire; quelque touchant que ce soit un intérêt si tendre, prions l'autorité de rester dans ses limites; qu'elle se borne à être juste. Nous nous chargerons d'être heureux.

B. Constant,
De la liberté des anciens comparée à celle des modernes.(1819)